Les 8-9 janvier 2022, nous avons donné une retraite sur un week-end pour apprendre à prier. Cette retraite familiale, organisée par les « retraites Pulse« , comportait trois enseignements. En voici les enregistrements audio et les citations utilisées.
Enregistrements
1er enseignement : les fondements de la prière
Cet enseignement est très proche de celui que nous avons déjà donné ici.
2e enseignement : mettre concrètement la prière dans sa vie
3e enseignement : les difficultés de la prière
Citations utilisées dans les enseignements
1er enseignement : Les fondements de la prière
Texte 0 : Définition de la prière par sainte Thérèse d’Avila
La prière n’est, à mon avis, qu’un échange intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé. (Vie, chap. 8).
Texte 1 : « L’homme existe, je l’ai rencontré » (Devos)
« J’ai lu quelque part : « Dieu existe, je l’ai rencontré ! »
Ça alors ! Ça m’étonne !
Que Dieu existe, la question ne se pose pas ! Mais que quelqu’un l’ait rencontré avant moi, voilà qui me surprend !
Parce que j’ai eu le privilège de rencontrer Dieu juste à un moment où je doutais de lui !
Dans un petit village de Lozère abandonné des hommes, il n’y avait plus personne.
Et en passant devant la vieille église, poussé par je ne sais quel instinct, je suis rentré…
Et, là, ébloui…par une lumière intense…insoutenable !
C’était Dieu…Dieu en personne, Dieu qui priait !
Je me suis dit : « qui prie-t-il ? Il ne se prie pas lui-même ? Pas lui ? Pas Dieu ? »
Non ! Il priait l’homme ! Il me priait moi ! Il doutait de moi comme j’avais douté de lui !
Il disait : Ô homme ! si tu existes, un signe de toi !
J’ai dit : Mon Dieu, je suis là !
Il dit : Miracle ! Une humaine apparition !
Je lui ai dit : Mais mon Dieu…comment pouvez-vous douter de l’existence de l’homme, puisque c’est vous qui l’avez créé ?
Il m’a dit : Oui…mais il y a si longtemps que je n’en ai pas vu dans mon église…que je me demandais si ce n’étais pas une vue de l’esprit !
Je lui ai dit : Vous voilà rassuré, Mon Dieu !
Il m’a dit : Oui ! Je vais pouvoir leur dire là-haut : « L’homme existe, je l’ai rencontré ! » »
Texte 2 : « J’ai soif » (Mère Teresa)
J’AI SOIF DE TOI. Oui, c’est la seule façon de commencer à décrire mon amour pour toi : J’AI SOIF DE TOI. J’ai soif de t’aimer et d’être aimé par toi. C’est ainsi que tu es précieux pour moi. J’AI SOIF DE TOI. Tu ne dois jamais douter de ma Miséricorde, de la manière dont je t’accepte, de mon désir de te pardonner, de te bénir et de vivre ma vie en toi. J’AI SOIF DE TOI. Ouvre-moi, viens à moi, aie soif de moi, donne-moi ta vie – et je vais te prouver combien tu es important pour mon cœur. […] Il n’y a rien de plus important dans le monde entier que toi.
Tu penses que c’est dur à croire ? Alors, regarde vers la Croix, regarde vers mon Cœur transpercé pour toi. Regarde vers mon Eucharistie. Tu n’as pas compris ma Croix ? Alors, écoute encore une fois ce que j’ai dit sur la Croix : « J’ai soif ! » Oui, j’ai soif de toi. J’ai soif de toi. J’ai cherché quelqu’un pour combler mon amour et je n’ai trouvé personne. Sois celui-ci. J’ai soif de toi – de ton amour.
Texte 3 : Isaïe 49, 1-6 : « Tu as du prix à mes yeux »
1 Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs !
J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. 2 Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m’a caché dans son carquois.
3 Il m’a dit : “Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur.” 4 Et moi, je disais : “Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces.” Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur, ma récompense, auprès de mon Dieu.
5 Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël. Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force.
6 Et il dit : “C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre.” »
Texte 4 : Saint Augustin
Là, [au ciel,] nous nous reposerons et nous verrons ; nous verrons et nous aimerons, nous aimerons et nous louerons. C’est là ce qui sera à la fin, sans fin. (fin de La Cité de Dieu)
Texte 5 : 1 Jn 4, 9‑10.16.19
9 Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. 10 Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. […]
16 Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. […]
19 Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier.
Prier avec son corps, son âme et son esprit
- Avec son corps
Le silence, les yeux (fermés / ouverts sur une icône), la position, le moment de la journée.
La respiration (4-7-8), le « body scan ».
- Avec son âme (imagination/mémoire ; pensée ; volonté) :
Décider de mettre de côté ce qui n’a pas sa place dans la prière. Attention à la mémoire des images.
Se tourner vers Jésus. S’appuyer sur l’imagination, un texte, une image : un support.
Texte 6 : Dt 6, 5
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.
Texte 7 : Mt 6, 6
Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret.
Texte 8 : Sainte Thérèse d’Avila
Tâchez, mes filles, puisque vous êtes seules, de trouver une compagnie. En est-il de meilleure que celle du Maître [Jésus] qui a enseigné la prière que vous allez faire? Représentez-vous le Seigneur lui-même auprès de vous, et considérez avec quel amour et quelle humilité il vous instruit; et croyez-moi, autant que vous le pourrez, ne vous écartez jamais d’un si bon ami. Si vous vous accoutumez à l’attirer près de vous, s’il voit que vous l’appelez avec amour et que vous ne vivez que pour le satisfaire, vous n’arriverez pas, comme on dit, à vous en débarrasser. […] Considérez qu’Il n’attend que cela : que nous le regardions. […]
Si vous êtes joyeuse, considérez-le ressuscité, rien qu’à imaginer comment il est sorti du sépulcre vous serez comblée de joie. Dans quelle clarté! dans quelle beauté! […]
Si vous êtes dans l’épreuve, ou triste, considérez-le en route vers le jardin des oliviers; quelle profonde affliction dans son âme, puisque Lui, l’endurance même, il l’exprime et s’en plaint. (Chemin de la perfection, ch. 26).
Méditer un texte
- Soigner la mise en présence de Dieu au début (silence/chant, cadre favorable au recueillement, respiration, mettre de côté ses préoccupations, etc.) : cf. ci-dessus.
- Prier l’Esprit Saint
- Lire et relire lentement le texte, et se laisser toucher par l’une ou l’autre phrase, et alors s’y arrêter autant de temps qu’elle me nourrit. Laisser jaillir ce qui monte du cœur.
- Ne pas hésiter à s’imaginer la scène d’Evangile : le paysage, les personnages, les paroles, les actions. S’imaginer soi-même dans la scène comme une petite souris… ou comme un disciple, voire comme Jésus! Parler, interagir…
- Ne pas avoir peur de rester en silence à simplement regarder Jésus, à l’écouter, à l’aimer.
- On peut aussi repérer un point par paragraphe, et se laisser interpeller de façon plus « méthodique« . On peut regarder à quels autres passages ce texte renvoie. On peut aussi se demander: qu’est-ce que ce texte m’apprend de Jésus? de l’Eglise? des sacrements? de la prière? de ce que je suis invité à faire? quel encouragement dans mon épreuve? que dois-je convertir en moi? quelle raison de louer le Seigneur? quelle espérance pour l’avenir et l’éternité? etc. etc.
- Faire des actes de foi : Jésus, tu es là, même si je ne te sens pas ! Je crois que tu transformes mon cœur, même si j’ai l’impression de perdre mon temps…
- S’il y a des distractions, tout simplement revenir à mon regard sur Jésus.
- Se sentir libre… c’est un échange d’amitié!
- Toujours rester le temps que je me suis fixé à l’avance : c’est la preuve de ma bonne volonté pour aimer Jésus.
Texte 9 : Sainte Thérèse d’Avila
Pour beaucoup avancer sur ce chemin, il ne s’agit pas de beaucoup réfléchir, mais de beaucoup aimer. (Chemin de la perfection, ch. 33).
Texte 10 : 1 Co 12, 3
C’est pourquoi je vous le rappelle : […] personne n’est capable de dire : “Jésus est Seigneur” sinon dans l’Esprit Saint.
Texte 11 : Mc 5, 25-34
En ce temps-là, la foule qui suivait Jésus était si nombreuse qu’elle l’écrasait. 25 Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – 26 elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… 27 cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. 28 Elle se disait en effet : “Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée.” 29 À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
30 Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : “Qui a touché mes vêtements ?” 31 Ses disciples lui répondirent : “Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?”” 32 Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.
33 Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 34 Jésus lui dit alors : “Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal.”
2e enseignement : Mettre concrètement la prière dans sa vie
Différentes formes de prière
Plus ou moins longues, en des lieux divers…
- Messe
- Méditation, oraison, adoration
- Chapelet en méditant les mystères : rosaire / chapelet / dizaine
- Liturgie des heures (prière de l’Eglise : laudes, vêpres, complies…)
- Répétition sur la respiration :
« Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, hâte-toi de nous secourir » / « Jésus, Fils de Dieu, prends pitié de moi pécheur » / « Jésus » / « Jésus, je t’aime » / « Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants » (Ps 1, 1)
- Merci (louange) ; Pardon (examen de conscience) ; S’il te plaît (intercession)
- Réciter une prière déjà écrite
- Une parole, une pensée : « Jésus je t’aime » « c’est pour toi » « vient bénir ma réunion » « rappelle-moi ma liste de courses »
- Offrir ce que l’on fait : « c’est pour mes enfants, mon mari, mon épouse, pour l’Eglise, pour les prêtres, etc. »
- L’associer à des choses concrètes : allumer son ordi ; ouvrir une porte ; se laver les dents ; prendre un douche ; se mettre au lit ou en sortir
- …
Texte 12 : Ph 4 : « Priez en toute circonstance »
4 Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. 5 Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. 6 Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. 7 Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
Texte 13 : 1 Th 5 : « Priez sans cesse »
16 Soyez toujours dans la joie, 17 priez sans relâche, 18 rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus.
Prier dans la journée ; prier en couple, en famille
- Matin : bénir / amen / demander l’Esprit Saint
- Pause déjeuner
- Avant chaque action importante
- Soir : rendre grâces / pardon
- Prier à deux… ou être à deux pour prier
- Coin prière ; chant ; bible ; merci, pardon, s’il te plaît ; tendresse.
Texte 14 : Rm 5, 5
L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
Texte 15 : Sainte Thérèse de Lisieux
Ah! c’est que Jésus a pour nous un amour si incompréhensible qu’Il veut que nous ayons part avec lui au salut des âmes. Il ne veut rien faire sans nous. […] Notre mission comme Carmélites est de former des ouvriers évangéliques qui sauveront des milliers d’âmes dont nous seront les mères… (Lettre 135).
Texte 16 : Rm 8 : Rien ne nous séparera de l’amour de Dieu
Ni la mort ni la vie, […] ni le présent ni l’avenir, […] rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. (Rm 8, 38-39)
Texte 17 : Lc 11, 13 : Demander l’Esprit Saint
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent !
Texte 18 : Mt 6, 7-15 : Le Notre Père
7 Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. 8 Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. 9 Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
10 que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
11 Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
12 Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
13 Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
14 Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. 15 Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.
Texte 19 : Mt 6, 25‑34 : Confiance en la Providence
Jésus parlait à ses disciples sur la montagne :
« Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? 26 Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? 27 Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?
28 Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. 29 Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. 30 Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
31 Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” 32 Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
33 Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. 34 Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
3e enseignement : Les difficultés de la prière – persévérer
Texte 20 : Thérèse d’Avila : Qu’est-ce qu’aimer ?
Il ne s’agit pas de goûter le plus grand plaisir, mais d’avoir la plus forte détermination de désirer toujours contenter Dieu, de chercher, autant que possible, à ne pas l’offenser, de le prier de faire toujours progresser l’honneur et la gloire de son Fils, et de faire grandir l’Église.
Les distractions
Textes 21, 22, 23, 24 : Sainte Thérèse d’Avila
Cette épreuve ayant été tellement pénible pour moi, j’imagine qu’elle le sera peut-être également pour vous ; voilà pourquoi j’en parle ici. (Château de l’âme, 4e D, 1)
Plus on veut forcer l’âme, plus on aggrave son état et plus aussi on le prolonge. (Chemin de la perfection, ch. 26)
D’un côté, je voyais toutes les puissances de mon âme absorbées en Dieu et recueillies en Lui ; d’un autre côté, l’imagination se trouvait dans un trouble complet.(Château, 4e D, 1)
A la peine qu’ils éprouvent [de leurs distractions] ils verront que ce n’est pas de leur faute. Qu’ils ne se tourmentent donc point, ce qui serait pire. Qu’ils ne se fatiguent pas à remettre à la raison leur entendement qui en est incapable. Qu’ils prient le mieux qu’ils pourront.(Chemin de la perfection, ch. 26).
Distinguer ressenti et action de Dieu : la foi
Texte 25 : Saint Jean de la Croix : Dieu n’est pas le sentiment
Il faut comprendre que, si l’âme ressent une grande grâce, ou un sentiment, ou une connaissance spirituelle, elle ne doit pas pour autant se persuader que ce qu’elle sent c’est posséder ou voir Dieu clairement. […] Et si toutes ces faveurs sensibles et spirituelles lui manquaient, la laissant en sécheresse, ténèbres et désarroi, l’âme ne doit pas penser pour autant que Dieu lui manque.(Cantique Spirituel B I, 4).
Texte 26 : Saint Jean de la Croix : Des yeux de hibou !
Plus la lumière est claire, plus elle aveugle et obscurcit les yeux du hibou ; et plus on regarde le soleil, plus il cause de ténèbres et éblouit la vue, l’excédant à cause de sa faiblesse.
[De même], quand cette lumière divine de contemplation rayonne dans l’âme qui n’est pas encore totalement purifiée, elle lui fait des ténèbres spirituelles : non seulement elle l’excède, mais encore elle l’obscurcit et la prive de l’acte de son intelligence naturelle. » (Nuit Obscure I,5,3)
Pauvreté et enfance spirituelle : Thérèse de Lisieux
Texte 27 : Sainte Thérèse de Lisieux : « Plus on est faible… »
Pour aimer Jésus, être sa victime d’amour, plus on est faible, sans désirs, ni vertus, plus on est propre aux opérations de cet Amour consumant et transformant… Le seul désir d’être victime suffit, mais il faut consentir à rester pauvre et sans force et voilà le difficile. […]
Restons donc bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher, si loin que nous soyons il nous transformera en flammes d’amour… […] C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour… (Lettre 197)
Texte 28 : Thérèse de Lisieux : Parabole du petit oiseau
Moi je me considère comme un faible petit oiseau couvert seulement d’un léger duvet, je ne suis pas un aigle j’en ai simplement les yeux et le cœur car malgré ma petitesse extrême j’ose fixer le Soleil Divin, le Soleil de l’Amour et mon cœur sent en lui toutes les aspirations de l’Aigle… […] Hélas! tout ce qu’il peut faire, c’est soulever ses petites ailes, mais s’envoler, cela n’est pas en son petit pouvoir!
Que va-t-il devenir? mourir de chagrin se voyant aussi impuissant?… Oh non! le petit oiseau ne va pas même s’affliger. Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son Divin Soleil ; rien ne saurait l’effrayer, ni le vent ni la pluie et si de sombres nuages viennent à cacher l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours, que son éclat ne saurait s’éclipser un seul instant. […]
Tu le sais aussi, souvent, l’imparfaite petite créature tout en restant à sa place (c’est-à-dire sous les rayons du Soleil,) se laisse un peu distraire de son unique occupation, elle prend une petite graine à droite et à gauche, court après un petit ver… puis rencontrant une petite flaque d’eau elle mouille ses plumes à peine formées, elle voit une fleur qui lui plaît, alors son petit esprit s’occupe de cette fleur… enfin ne pouvant planer comme les aigles, le pauvre petit oiseau s’occupe encore des bagatelles de la terre.
Cependant après tous ses méfaits, au lieu d’aller se cacher dans un coin pour pleurer sa misère et mourir de repentir, le petit oiseau se tourne vers son Bien-Aimé Soleil, il présente à ses rayons bienfaisants ses petites ailes mouillées, il gémit comme l’hirondelle et dans son doux chant il confie, il raconte en détail ses infidélités pensant dans son téméraire abandon acquérir ainsi plus d’empire, attirer plus pleinement l’amour de Celui qui n’est pas venu appeler les justes mais les pécheurs… […]
O Jésus! que ton petit oiseau est heureux d’être faible et petit, que deviendrait-il s’il était grand?… Jamais il n’aurait l’audace de paraître en ta présence […]
Aussi longtemps que tu le voudras, ô mon Bien Aimé, ton petit oiseau restera sans forces et sans ailes, toujours il demeurera les yeux fixés sur toi, il veut être fasciné par ton regard divin, il veut devenir la proie de ton Amour… Un jour, j’en ai l’espoir, Aigle Adoré, tu viendras chercher ton petit oiseau, et remontant avec lui au Foyer de l’Amour, tu le plongeras pour l’éternité dans le brûlant Abîme de Cet Amour auquel il s’est offert en victime. (Ms B)
Texte 29 : Mc 6, 1‑6
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. 2 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue.
De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : “D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? 3 N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ?” Et ils étaient profondément choqués à son sujet.
4 Jésus leur disait : “Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison.” 5 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. 6 Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.