Noël 2/3 : Se préparer à l’ultime venue de Jésus dans la gloire

Que fêtons-nous à Noël?

Trois choses !

  1. La venue du Christ dans notre monde il y a 2000 ans;
  2. La venue du Christ dans la gloire à la fin des temps, que nous attendons;
  3. La venue du Christ chaque jour dans nos vies.

Nous vous proposons d’approfondir chacune de ces trois dimensions au cours de trois enseignements. Voici le deuxième ci-dessous.

(Lien vers le 1er)

3e vidéo :

Les trois dimensions de l’Avent

  • Homélie de Saint Bernard :

            « 1. […] Nous savons qu’il y a une triple venue du Seigneur. […] La troisième se situe entre les deux autres. […] Celles-ci, en effet, sont manifestes, celle-là, non.

            Dans sa première venue, il a paru sur la terre et il a vécu avec les hommes, lorsque — comme lui-même en témoigne — ils l’ont vu et l’ont pris en haine (Jn 15, 24). Mais lors de sa dernière venue, toute chair verra le salut de notre Dieu (Is 52, 10) et ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé (Ps 67). La venue intermédiaire, elle, est cachée : les élus seuls la voient au fond d’eux-mêmes, et leur âme est sauvée (Gn 32, 31).

            Ainsi il est venu d’abord dans la chair (1 Jn 4, 2) et la faiblesse ; puis, dans l’entre-deux, il vient en esprit et en puissance (cf. Lc 1, 17 ; Jn 3, 6 ; 1 Co 15, 43) ; enfin il viendra dans la gloire (Mc 8, 38) et la majesté. […]

            Cette venue intermédiaire est vraiment comme la voie par laquelle on passe de la première à la dernière ; dans la première le Christ fut notre rédemption (1 Co 1, 30), dans la dernière il apparaîtra comme notre vie (Col 3, 4), et dans celle du milieu, il est notre repos et notre consolation (2 Co 1, 5), pour que nous reposions entre deux parts d’héritage (Ps 67, 14).

            2. Mais pour que personne ne risque de penser que ce que nous disons de cette venue intermédiaire est une invention de notre part, écoutez ce que dit le Seigneur lui-même : Si quelqu’un m’aime, il gardera mes paroles, et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui (Jn 14, 23). […] Ailleurs j’ai lu en effet : Qui craint Dieu fera le bien (Si 15, 1). Mais je perçois qu’ici Jésus exprime quelque chose de plus en disant de celui qui l’aime : il gardera mes paroles. Mais où les gardera-t-il ? — Dans son cœur, sans aucun doute. Comme le dit le prophète : Dans mon cœur je conserve tes ordres pour ne point faillir envers toi (Ps 118, 11). […]

            Voici comment il te faut garder la parole de Dieu : Heureux, en effet, ceux qui la gardent (Lc 11, 28). Qu’on la fasse donc entrer dans ce qu’on peut appeler les entrailles de l’âme ; qu’elle passe dans les mouvements de ton cœur et dans ta conduite. Consomme ce qui est bien, et ton âme y trouvera avec joie de quoi s’y nourrir largement (cf. Is 55, 2). N’oublie pas de manger ton pain pour ne pas laisser ton cœur se dessécher (Ps 101, 5) ; de bonne et grasse nourriture rassasie ton âme (Ps 62, 6). »(St Bernard, Sermon V sur l’Avent)

*          « Celui qui a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges.” » (Mc 8, 38)

            « 22 En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, 23 mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent. 24 Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. 25 Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. 26 Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort, » (1 Co 15, 22‑26)

            « 13 attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. » (Tt 2, 11‑13)

            « Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.” » (Mt 28, 20)

1) Les fins dernières

            Après la vie de la terre, la vie continue et ne finira jamais : c’est la vie éternelle, que Jésus nous a offerte par sa Résurrection. C’est le cœur de notre foi :

            « 12 Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? 13 S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. 14 Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu ; […]. 19 Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. 20 Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. » (1 Co 15, 12…20)

            Notre vie est unique, il n’y a pas de réincarnation (He 9, 27).

            La mort, conséquence du péché originel, et non voulue par Dieu (cf. Sg 1, 13), est la séparation de l’âme et du corps. Le corps devient poussière en attendant le dernier jour où il ressuscitera, tandis que l’âme continue de vivre.

            A notre mort, face à Dieu, nous avons à choisir librement si nous voulons vivre éternellement dans l’amour avec Dieu et tous les hommes. Ce choix sera en fonction de notre foi et de nos œuvres bonnes et mauvaises. C’est le jugement particulier.

            Si nous refusons Dieu à notre mort, nous nous séparons pour toujours de Lui et du bonheur : c’est l’enfer, état de souffrance sans fin loin de Dieu (cf. Mt 25, 46).
            Si nous acceptons Dieu, nous irons au paradis, appelé aussi le ciel. C’est le lieu du bonheur parfait où les anges et les saints voient Dieu et le possèdent dans la joie pour toujours (cf. Ap 22, 4).
            Mais avant d’aller au paradis, si notre âme a encore besoin d’apprendre à aimer, elle se purifie de ses péchés au purgatoire (cf. « comme à travers le feu » (1 Co 3, 15)). Les prières pour les défunts sont particulièrement importantes (cf. 2 M 12, 46) pour hâter leur délivrance.

            Ces états commencent à être vécus immédiatement à notre mort (cf. « Jésus déclara [au bon larron] : “Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.” » (Lc 23, 43)).

2) Que peut-on dire de la fin du monde ?

            Quand Jésus-Christ viendra visiblement dans la gloire sur la terre à la fin du monde (parousie), ce sera le jugement dernier, le triomphe définitif du Christ sur le Mal.

2-1) La Résurrection de la chair

            Alors, notre corps ressuscitera (c’est la « résurrection de la chair », cf. Rm 8, 11, cf. l’Assomption) et partagera la vie de l’âme au paradis ou en enfer.

            Il est difficile d’imaginer la forme de notre corps ressuscité. Ce sera un corps glorieux, sans doute à l’image du corps ressuscité du Christ qui apparaissait à ses disciples (Ph 3, 21 ; 1Jn 3, 2).

*          « 19 Ne le savez-vous pas ? Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car vous avez été achetés à grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps. » (1 Co 6, 15‑20)

            « […] celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Rm 8, 11)

             « 35  “Comment les morts ressuscitent-ils ? avec quelle sorte de corps reviennent-ils ?” […] 42 Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Ce qui est semé périssable ressuscite impérissable ; 43 ce qui est semé sans honneur ressuscite dans la gloire ; ce qui est semé faible ressuscite dans la puissance ; 44 ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. » (1 Co 15, 35‑53)

            « De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. […] Celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jn 6, 52-59)

2-2) Le jugement dernier = la venue dans la gloire du Christ

*          CEC 1039C’est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu (cf. Jn 12, 49). Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre : [… S. Augustin citant Mt 25].

            1040 Le jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connaît l’heure et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ Il prononcera alors sa parole définitive sur toute l’histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l’œuvre de la création et de toute l’économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels Sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8, 6).

2-3) Une venue du Christ précédée par une période d’épreuves…

*          CEC 675 Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18,8 Mt 24,12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21,12 Jn 15,19-20) dévoilera le  » mystère d’iniquité  » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2Th 2,4-12 1Th 5,2-3 2Jn 7 1Jn 2,18 1Jn 2,22).

            677 L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection (cf. Ap 19,1-9). Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de l’Église (cf. Ap 13,8) selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal (cf. Ap 20,7-10) qui fera descendre du Ciel son Épouse (cf. Ap 21,2-4). Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier (cf. Ap 20,12) après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (cf. 2P 3,12-13).

*          « Alors Jésus se mit à leur dire : “Prenez garde que personne ne vous égare. Beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, et ils égareront bien des gens. Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerre, ne vous laissez pas effrayer ; il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin. Car on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines ; c’est le commencement des douleurs de l’enfantement. Vous, soyez sur vos gardes ; on vous livrera aux tribunaux et aux synagogues ; on vous frappera, on vous traduira devant des gouverneurs et des rois à cause de moi ; ce sera pour eux un témoignage. 10 Mais il faut d’abord que l’Évangile soit proclamé à toutes les nations.
            11 Et lorsqu’on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d’avance pour savoir ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint. 12 Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. 13 Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. […]
            19 car en ces jours-là il y aura une détresse telle qu’il n’y en a jamais eu depuis le commencement de la création, quand Dieu créa le monde, jusqu’à maintenant, et telle qu’il n’y en aura jamais plus. […] 22 Il surgira des faux messies et des faux prophètes qui feront des signes et des prodiges afin d’égarer, si c’était possible, les élus. […] 24 En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; 25 les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.
            26 Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. 27 Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. » (Mc 13, 5‑13.19.22.24‑27)

2-4) …avant la récompense des justes dans un monde renouvelé

*          CEC 1042 A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Après le jugement universel, les justes régneront pour toujours avec le Christ, glorifiés en corps et en âme, et l’univers lui-même sera renouvelé :

Alors l’Église sera  » consommée dans la gloire céleste, lorsque, avec le genre humain, tout l’univers lui-même, intimement uni avec l’homme et atteignant par lui sa destinée, trouvera dans le Christ sa définitive perfection  » (LG 48).

            1043 Cette rénovation mystérieuse, qui transformera l’humanité et le monde, la Sainte Écriture l’appelle  » les cieux nouveaux et la terre nouvelle  » (2 P 3, 13 ; cf. Ap 21, 1). Ce sera la réalisation définitive du dessein de Dieu de  » ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres  » (Ep 1, 10).

            1044 Dans cet  » univers nouveau  » (Ap 21, 5), la Jérusalem céleste, Dieu aura sa demeure parmi les hommes.  » Il essuiera toute larme de leurs yeux ; de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé  » (Ap 21, 4 ; cf. 21, 27).

            1045 Pour l’homme, cette consommation sera la réalisation ultime de l’unité du genre humain, voulue par Dieu dès la création et dont l’Église pérégrinante était  » comme le sacrement  » (LG 1). Ceux qui seront unis au Christ formeront la communauté des rachetés, la Cité Sainte de Dieu (Ap 21, 2),  » l’Épouse de l’Agneau  » (Ap 21, 9). Celle-ci ne sera plus blessée par le péché, les souillures (cf. Ap 21, 27), l’amour propre, qui détruisent ou blessent la communauté terrestre des hommes. La vision béatifique, dans laquelle Dieu s’ouvrira de façon inépuisable aux élus, sera la source intarissable de bonheur, de paix et de communion mutuelle.

            1046 Quant au cosmos, la Révélation affirme la profonde communauté de destin du monde matériel et de l’homme :

Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu […] (Rm 8, 19-23).

            1048  » Nous ignorons le temps de l’achèvement de la terre et de l’humanité, nous ne connaissons pas le mode de transformation du cosmos. (cf. Mt 24, 36 ; Mt 25, 13)

3) La beauté du Paradis

*          « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. » (Jn 1, 12)

            « nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jn 3, 1‑2)

            « Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. » (Ep 1, 3‑5.9‑12)

* Texte : Saint Jean de la Croix, Cantique Spirituel B 39, 5 :

            Le Fils de Dieu nous éleva à ce haut état et nous mérita cette sublime situation de pouvoir être fils de Dieu, comme dit saint Jean (Jn 1,12), et ainsi il le demanda au Père par le même saint Jean, disant : Père, je veux que ceux que tu m’as donnés, où je suis eux aussi soient avec moi, afin qu’ils voient la clarté que tu m’as donnée (Jn 17,24) ; à savoir, qu’ils fassent par leur participation en nous la même œuvre que moi par nature, qui est de spirer l’Esprit Saint.
            Et il dit plus : Je ne prie pas, Père, seulement pour ceux qui sont présents, mais aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à leur enseignement ; que tous soient une même chose, de la manière que toi, Père, tu es en moi et moi en toi, ainsi qu’ils soient en nous une seule même chose (Jn 17, 21).