Espérer! Oui, mais qu’espérons-nous comme chrétiens? Principalement la vie éternelle! Mais n’avons-nous rien à attendre pour cette terre? Si bien sûr, la grâce de Dieu, qui guide et soutient notre action, qui trouve son sens par la perspective du Ciel.
Voici un enseignement qui nous aide à entrer dans cette belle vertu théologale reçue au baptême
Acte d’espérance
« Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde et le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis et que vous tenez toujours vos promesses. Amen. » (Acte d’espérance)
I) Le bonheur éternel
« 14 Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu. » (1 Co 15, 14)
Notre vie est unique, il n’y a pas de réincarnation (He 9, 27).
CEC 1817 L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la Vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. » Gardons indéfectible la confession de l’espérance, car celui qui a promis est fidèle » (He 10, 23). » Cet Esprit, il l’a répandu sur nous à profusion, par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par la grâce du Christ, nous obtenions en espérance l’héritage de la vie éternelle » (Tt 3, 6-7).
CEC 1818 La vertu d’espérance répond à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout homme ; elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes ; elle les purifie pour les ordonner au Royaume des cieux ; elle protège du découragement ; elle soutient en tout délaissement ; elle dilate le cœur dans l’attente de la béatitude éternelle. L’élan de l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité.
CEC 1819 L’espérance chrétienne reprend et accomplit l’espérance du peuple élu qui trouve son origine et son modèle dans l’espérance d’Abraham comblé en Isaac des promesses de Dieu et purifié par l’épreuve du sacrifice (cf. Gn 17, 4-8 ; 22, 1-18). » Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi père d’une multitude de peuples » (Rm 4, 18).
CEC 1820 L’espérance chrétienne se déploie dès le début de la prédication de Jésus dans l’annonce des béatitudes. Les béatitudes élèvent notre espérance vers le Ciel comme vers la nouvelle Terre promise ; elles en tracent le chemin à travers les épreuves qui attendent les disciples de Jésus. Mais par les mérites de Jésus Christ et de sa passion, Dieu nous garde dans » l’espérance qui ne déçoit pas » (Rm 5, 5). L’espérance est » l’ancre de l’âme « , sûre et ferme, » qui pénètre … là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus » (He 6, 19-20). Elle est aussi une arme qui nous protège dans le combat du salut : » Revêtons la cuirasse de la foi et de la charité, avec le casque de l’espérance du salut » (1 Th 5, 8). Elle nous procure la joie dans l’épreuve même : » avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation » (Rm 12, 12). Elle s’exprime et se nourrit dans la prière, tout particulièrement dans celle du Pater, résumé de tout ce que l’espérance nous fait désirer.
CEC 1821 Nous pouvons donc espérer la gloire du ciel promise par Dieu à ceux qui l’aiment (cf. Rm 8, 28-30) et font sa volonté (cf. Mt 7, 21). En toute circonstance, chacun doit espérer, avec la grâce de Dieu, » persévérer jusqu’à la fin » (cf. Mt 10, 22 ; cf. Cc. Trente : DS 1541) et obtenir la joie du ciel, comme l’éternelle récompense de Dieu pour les bonnes œuvres accomplies avec la grâce du Christ. Dans l’espérance l’Église prie que » tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2, 4). Elle aspire à être, dans la gloire du ciel, unie au Christ, son Epoux :
Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l’heure. Veille soigneusement, tout passe avec rapidité, quoique ton impatience rende douteux ce qui est certain, et long un temps bien court. Songe que plus tu combattras, plus tu prouveras l’amour que tu portes à ton Dieu, et plus tu te réjouiras un jour avec ton Bien-Aimé, dans un bonheur et un ravissement qui ne pourront jamais finir (Ste. Thérèse de Jésus, excl. 15, 3).
« Or, sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu ; car, pour s’avancer vers lui, il faut croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent. » (He 11, 6)
« Dieu rendra à chacun selon ses œuvres. » (Rm 2, 6)
Saint Jean de la Croix, Cantique Spirituel B 39,5 :
« Le Fils de Dieu nous éleva à ce haut état et nous mérita cette sublime situation de pouvoir être fils de Dieu, comme dit saint Jean (Jn 1,12), et ainsi il le demanda au Père par le même saint Jean, disant : Père, je veux que ceux que tu m’as donnés, où je suis eux aussi soient avec moi, afin qu’ils voient la clarté que tu m’as donnée (Jn 17,24) ; à savoir, qu’ils fassent par leur participation en nous la même œuvre que moi par nature, qui est de spirer l’Esprit Saint.
Et il dit plus : Je ne prie pas, Père, seulement pour ceux qui sont présents, mais aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à leur enseignement ; que tous soient une même chose, de la manière que toi, Père, tu es en moi et moi en toi, ainsi qu’ils soient en nous une seule même chose. »
2) La grâce divine en ce monde
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.” » (Mt 28, 20)
CEC 2090 Lorsque Dieu se révèle et appelle l’homme, celui-ci ne peut répondre pleinement à l’amour divin par ses propres forces. Il doit espérer que Dieu lui donnera la capacité de l’aimer en retour et d’agir conformément aux commandements de la charité. L’espérance est l’attente confiante de la bénédiction divine et de la vision bienheureuse de Dieu ; elle est aussi la crainte d’offenser l’amour de Dieu et de provoquer le châtiment.
3) La venue dans la gloire du Christ
CEC 671Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas encore achevé » avec puissance et grande gloire » (Lc 21, 27 ; cf. Mt 25, 31) par l’avènement du Roi sur la terre. Ce Règne est encore attaqué par les puissances mauvaises (cf. 2 Th 2, 7) même si elles ont été déjà vaincues à la base par la Pâque du Christ. Jusqu’à ce que tout lui ai été soumis (cf. 1 Co 15, 28), » jusqu’à l’heure où seront réalisés les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habite, l’Église en pèlerinage porte dans ses sacrements et ses institutions, qui relèvent de ce temps, la figure du siècle qui passe ; elle vit elle-même parmi les créatures qui gémissent présentement encore dans les douleurs de l’enfantement et attendent la manifestation des fils de Dieu » (LG 48). Pour cette raison les chrétiens prient, surtout dans l’Eucharistie (cf. 1 Co 11, 26), pour hâter le retour du Christ (cf. 2 P 3, 11-12) en lui disant : » Viens, Seigneur » (1 Co 16, 22 ; Ap 22, 17. 20).
« 11 Car la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. 12 Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et les convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété, 13 attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. » (Tt 2, 11‑13)