Comment concevons-nous le Ciel et le Paradis? Comme une terre un peu améliorée? Ou comme une entrée dans la vie divine?
Après avoir abordé les « fins dernières« , c’est-à-dire ce qui nous attend à notre mort, nous essayerons d’entrer dans la contemplation du Paradis
La vie éternelle : la vie continue après la mort
Après la vie de la terre, la vie continue et ne finira jamais : c’est la vie éternelle, que Jésus nous a offerte par sa Résurrection. C’est le cœur de notre foi :
« 12 Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? 13 S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. 14 Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu ; […]. 19 Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. 20 Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. » (1 Co 15, 12…20)
Notre vie est unique, il n’y a pas de réincarnation.
Que se passe-t-il à la mort ?
La mort, conséquence du péché originel, et non voulue par Dieu (cf. Sg 1, 13), est la séparation de l’âme et du corps. Le corps devient poussière en attendant le dernier jour où il ressuscitera, tandis que l’âme continue de vivre.
A notre mort, face à Dieu, nous avons à choisir librement si nous voulons vivre éternellement dans l’amour avec Dieu et tous les hommes. Ce choix sera en fonction de notre foi et de nos œuvres bonnes et mauvaises. C’est le jugement particulier.
L’enfer, le paradis et le purgatoire
Si nous refusons Dieu à notre mort, nous nous séparons pour toujours de Lui et du bonheur : c’est l’enfer, état de souffrance sans fin loin de Dieu (cf. Mt 25, 46).
Si nous acceptons Dieu, nous irons au paradis, appelé aussi le ciel. C’est le lieu du bonheur parfait où les anges et les saints voient Dieu et le possèdent dans la joie pour toujours (cf. Ap 22, 4).
Mais avant d’aller au paradis, si notre âme a encore besoin d’apprendre à aimer, elle se purifie de ses péchés au purgatoire (cf. « comme à travers le feu » (1 Co 3, 15)). Les prières pour les défunts sont particulièrement importantes (cf. 2 M 12, 46) pour hâter leur délivrance.
Ces états commencent à être vécus immédiatement à notre mort (cf. « Jésus déclara [au bon larron] : “Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.” » (Lc 23, 43)).
Le jugement dernier et la résurrection de la chair
Quand Jésus-Christ viendra visiblement dans la gloire sur la terre à la fin du monde (parousie), ce sera le jugement dernier, le triomphe définitif du Christ sur le Mal.
Alors, notre corps ressuscitera (c’est la « résurrection de la chair », cf. Rm 8, 11, cf. l’Assomption) et partagera la vie de l’âme au paradis ou en enfer.
Il est difficile d’imaginer la forme de notre corps ressuscité. Ce sera un corps glorieux, sans doute à l’image du corps ressuscité du Christ qui apparaissait à ses disciples.
Un appel à devenir saints !
La question n’est pas d’avoir peur ou non de la mort, de l’enfer, etc., mais d’être prêt à rencontrer le Christ miséricordieux. Le concile Vatican II a rappelé que nous sommes tous appelés à la sainteté, quelque soit notre état de vie. Cet appel à la sainteté est un appel à la conversion quotidienne.
Depuis notre baptême, nous sommes morts au péché et déjà ressuscités avec le Christ (cf. Col 2, 12). Cette vie éternelle ainsi commencée se nourrit par l’eucharistie, dans le temps de l’Eglise où chacun vit mystérieusement la paradoxale cohabitation de la croix et de la participation à la béatitude.
Une participation à la vie divine
Saint Jean de la Croix, Cantique Spirituel B 39,5 :
Le Fils de Dieu nous éleva à ce haut état et nous mérita cette sublime situation de pouvoir être fils de Dieu, comme dit saint Jean (Jn 1,12), et ainsi il le demanda au Père par le même saint Jean, disant : Père, je veux que ceux que tu m’as donnés, où je suis eux aussi soient avec moi, afin qu’ils voient la clarté que tu m’as donnée (Jn 17,24) ; à savoir, qu’ils fassent par leur participation en nous la même œuvre que moi par nature, qui est de spirer l’Esprit Saint. Et il dit plus : Je ne prie pas, Père, seulement pour ceux qui sont présents, mais aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à leur enseignement ; que tous soient une même chose, de la manière que toi, Père, tu es en moi et moi en toi, ainsi qu’ils soient en nous une seule même chose.